mercredi 12 octobre 2016

Battle Royale


Petit coup de coeur pour ce film que j'ai découvert adolescent. N'étant pas un inconditionnel du cinéma japonais, je dois reconnaître que le scénario est furieusement original. Kinji Fukasaku réalise avec Battle Royale son dernier film, source d'inspiration probable du dyptique Kill Bill de Tarantino. Violence ludique voire grand-guignolesque, réalisation brouillon et pourtant : prenant du début à la fin ( ou presque ! ). Je n'oublirai pas de sitôt les personnages de ce film ( à l'époque du lycée, l'identification pour mes amis et moi-même était incontournable ) : Shuya, Noriko, Nobu, ou encore Kawada Shogo et Kiriyama Kazuo. La musique est magnifique même si elle n'est pas toujours en harmonie avec les images ( ma scène préférée reste celle où Shigusa meurt dans les bras d'Hiroki ). J'aimerais beaucoup pouvoir me procurer le livre duquel le film de Fukasaku s'inspire. Le manga est par ailleurs génial. Un film culte et divertissant dont les défauts évidents provoquent un charme indicible.


                  


Et Kitano en professeur impitoyable, ca vaut le détour ! Film simpliste et pourtant efficace, ‘Battle Royale’ reprend les thèmes clé et l’ambiance oppressante que l’on peut trouver dans des œuvres comme ‘Orange mécanique’ à savoir l’ultra-violence principalement et le manque de respect envers les aînés. Il faut tout d’abord savoir que ce film est tiré d’un roman qui lui-même a inspiré un manga. L’ensemble est très peu crédible car la mise à mort d’étudiants assez jeunes dans le seul but de punir la jeunesse pour les crimes qu’ils commettent est une idée terriblement stupide même si ceux-ci sont plongés dans une ambiance soi-disant anticipatrice. De là à le classer comme un film d’anticipation, c’est une erreur car le fait de prendre un contexte économique (15% de chômage) et moral (grêves d’étudiants en classe) n’a rien de prévisible. Le but de Fukasaku est essentiellement de donner une adaptation plutôt fidèle du roman et d’amener une guerre sanglante entre étudiants qui doivent montrer l’exemple pour aborder et faire réfléchir le spectateur sur la perte de valeurs de la société japonaise.


                 


Ce grand jeu est un prétexte pour délivrer ce message et le rendre encore plus perturbant et provocateur mais attention, ce choix n’est pas à confondre avec de la simple télé-réalité de bas étage puisque la caméra invite le spectateur au plus près de l’action et le met même dans les conditions qui sont celles des participants, rien à voir avoir un voyeurisme primaire ! Evidemment, toute cette mascarade et ces effusions de sang peuvent faire sourire tant les solutions apportées au problème sont extrêmes mais l’important est la mise en situation des personnages et leur capacité respective à réagir face aux règles établies. Ainsi, la mise en scène assez recherchée est par exemple ponctuée de petites phrases sur fond noir. De plus, tous sont crédibles dans leur interprétation et on retrouve le traditionnel attachement à un trio particulier qui permet l’identification classique du spectateur ; trio composé de Shûya Nanahara (Tatsuya Fujiwara), Aki Maeda (Noriko Nakagawa) et Taro Yamamoto (le très charismatique et précédent gagnant du jeu : Shôgo Kawada). Bref, un film japonais qui se démarque réellement dans la lignée des films qualifiés d’ultra-violents ainsi que le dernier projet de Kinji Fukasaku.

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