mercredi 12 octobre 2016

Planet terror


Deuxième volet de la série Grindhouse, Planète Terreur, réalisé par Robert Rodriguez (The faculty, Spy kids, Une nuit en enfer), est le meilleur des deux épisodes. Pourtant, le premier segment avait vu notre rédaction lui décerner le grade de chef-d’œuvre. Comment peut-on faire mieux qu’un chef-d’œuvre, me direz-vous ? Et bien regardez Planète Terreur et vous comprendrez… Rodriguez, qui n’avait jamais été aussi en forme depuis son fameux et indétrônable Une nuit en enfer, signe ici un film de zombies tranchant qui n’est pas sans rappeler les plus grands succès romeriens. Fidèle aux principes de la franchise, Rodriguez applique les mêmes prérogatives que celles adoptées dans le métrage de Tarantino. Mais, bizarrement, on a l’impression que Rodriguez le fait avec plus de classe, plus de doigté. Un exemple ? Il y en a dans tout le métrage. La pellicule, comme celle de Boulevard de la mort, est entachée par des brûlures de cigarettes ou des rayures, ce qui n’empêche pas d’avoir une photographie magnifique. Cet effet seventies colle parfaitement au film de zombies dont l’obscurité apparente est une condition sine qua non. Rodriguez a jouté sa fameuse coupure pour remplacer la bobine mais à un moment hautement stratégique. En effet, cette interruption coupe le film en deux et, d’un instant à l’autre, les personnages sont modifiés, le statut du héros a changé : il reçoit l’approbation de ses pairs alors que l’instant avant la coupure, il n’avait pas gagné leur confiance. Que s’est-il passé pendant la coupure ?




                        


Peu importe puisque de cette façon, sans nuire à l’histoire, Rodriguez a déjoué le piège de rendre le « méchant » en « gentil ». Pourtant réputé pour être un auteur brouillon et désorganisé, le mexicain nous montre à quel point il parvient à se retrouver dans ce « bordel organisé ». Partant d’une idée de bande-annonce, il a imaginé une histoire faussement plate, il a élaboré des personnages à la hauteur des films d’horreur, il a mis sur pied un scénario magnifique doté de dialogues succulents. Les personnages sont extrêmement bien campés et, grâce à un casting faramineux et à un brossage parfait de la personnalité de chacun, Rodriguez fait différer son métrage des films traditionnels du genre. Pourtant, il reste viscéralement accroché aux films de zombies traditionnels : l’histoire se déroule en temps de guerre et oppose civils aux zombies qui se répandent plus rapidement que la peste.


               


C’est précisément de cette maladie que s’est inspiré le maquilleur Greg Nicotero. Les effets visuels sont réalistes à souhait et rehaussent encore d’un cran le niveau du film. En plus de nous offrir du spectacle et des effets spéciaux étourdissants, Rodriguez ajoute l’humour finaud et des émotions à gogo. Semblable à la scène d’ouverture où une gogo danseuse se trémousse sur scène avant de fondre en larmes, effondrée par cette danse exhibitionniste, le film du Mexicain alterne spectacle et émotions. Que dire encore des bandes annonces dont il nous gratifie avant et après le métrage ? Le magnifique « Machete » dont il assurera la réalisation d’ici 2008. Mieux encore, les bandes annonces suivant le film qui présentent « Les femmes loup-garous des SS », réalisé par Rob Zombie et avec Nicolas Cage ainsi que le succulent « Faut pas ! » (Don’t en anglais dans le texte). Après nous avoir effrayés, Rodriguez nous amuse… Dieu existe, je l’ai rencontré. Il est mexicain et réalise des miracles !!!
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